Voilà bientôt 2 ans que nos vies semblent comme suspendues.
Ici ou là-bas, nous avons vécu collectivement l'expérience d' un temps sans durée. Nos vies d'avant paraissent parfois si loin et demain reste tellement flou .
Je me souviens il y a un an l'ouverture du Cabinet Arpèges, ou je disais que si nous ne pouvions rien contre cette crise sanitaire nous pouvions avoir prise sur notre façon de la vivre et d'y réagir.
Force est de constater que cette crise n'a fait que révéler plus encore les crises antérieures et mettre en évidence les inégalités et injustices déjà existantes.
Nous avons découvert ce que les juristes appelle « un état de nécessité » pour une grande majorité nous nous y sommes pliés avec plus ou moins de convictions et de bonne volonté, d'autres ont résisté pour de bonnes ou moins bonnes raisons. Ici en France, nous sommes passés d'une rigueur budgétaire à un « quoi qu'il en coûte » sans limite. Au passage nous réalisons qu'une nécessité supérieure met l’économie à une autre place.
Cette crise qui dans un premier temps a d'abord rassemblé, a fini par diviser, séparer jusque dans les plus intimes de nos relations. Nous connaissons tous, un proche, un fils, un ami, un frère, un voisin, un collègue ou un cousin qui ne voulaient pas entendre parler du vaccin. Ces choix ont entraîné de véritables ruptures, des cassures souvent douloureuses dans les relations .
J'ai entendu de nombreuses fois ces souffrances s'exprimer dans mon cabinet.
Cette épidémie a été comme une loupe grossissante en révélant des inégalités et des fragilités déjà présentes avant la crise et qui se sont aggravées avec elle. Miroir de nos lâchetés et de nos peurs, elle a rendu visible les invisibles, les plus fragiles. Les femmes et les enfants victimes de violences , les personnes en situation de handicap, les personnes âgées isolées, les adolescents et jeunes adultes, les personnes précaires , les migrants...
Cette crise a de toute évidence des répercussions délétères sur la santé psychique, fatigue, peur, anxiété, insomnie, conduites addictives (alcool ou écran), isolement, dépression... J'en suis le témoin.
Je rencontre des jeunes en mal de vivre, parce qu'avoir 16 ans en 2020 et devenir majeur en 2022 ce n'est pas ce dont ils avaient rêvé . Je rencontre aussi des couples en rupture, des femmes et des hommes en souffrance, des adolescents déscolarisés...
Ils ont décidé en franchissant les portes du cabinet de se choisir et de rebondir. Ils ont choisi de raconter leur vie, leurs blessures, leurs souffrance et leurs peurs et dans ce lieu de paroles et d'écoute ils se sont à nouveau rencontré, ils se sont reconnecté à leurs désirs et à leur rêves.
Rebondir après l'épreuve c'est sans doute, d'abord la regarder en face, et ensuite s'appuyer sur ses forces, ses ressources parfois ignorées et reprendre sa vie en main.
Nous avons été, tous et chacun, confrontés à un événement traumatisant saurons-nous le surmonter et nous reconstruire ? saurons-nous faire acte de résilience ?
Cette crise a fait bouger les lignes, intimement, nationalement, internationalement.
Je veux croire que nous saurons construire des ponts plutôt que des murs. Des passerelles plutôt que des barbelés. Des ponts pour rejoindre qui nous sommes profondément, pour rejoindre aussi, cet autre différent de moi, pour rejoindre également le monde en ne fermant plus les yeux en faisant preuve de fraternité et d'humanité.
« Inégalités sociales, violences de genre, mal logement, système de santé défaillant. La crise sanitaire a mis à nu les fractures qui divisent nos sociétés. Pour changer ce monde il faudra relever des défis auxquels nous n'avons pas su faire face aujourd'hui »
Kalpana Sharma ( Journaliste indépendant)
Je vous recommande la lecture du hors série (en téléchargement sur internet) : « Au cœur de la pandémie du coronavirus, Vivre/décider/anticiper » Espace éthique
Je vous souhaite une année 2022 pleine
de REBONDISSEMENTS heureux et solidaires
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